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365 jours en Bourgogne : 17 février

17 février 1454 :

Le Vœu du faisan est un vœu formulé par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et sa cour lors d'un banquet tenu à Lille le 17 février 1454 d'aller délivrer Constantinople prise par les Turcs l'année précédente. Cet engagement chrétien pour la croisade, qui ne fut jamais tenu, répondait au rituel païen qui faisait jurer les participants à une entreprise sur un animal qu'ils se partageaient ensuite également. Cette fète précédait de peu la diète impériale de Ratisbonne concernant la Turquie qui n'aboutît pas. La croisade n'eût donc pas lieu. Philippe le Bon semble pourtant sincère dans son voeu de croisade. La diplomatie fut très active en la matière. De plus, le duc leva de l'argent pour enroler des troupes et armer des navires. Il semble même qu'il ait voulu participer lui-même à cette croisade. En effet, il réunit des Etats généraux en janvier 1464 pour organiser le gouvernement en son absence


Matthieu de Coussy, chroniqueur de l'époque, fit un récit détaillé du vœu du faisan :

Après l'apparition d'un géant escortant une dame représentant la sainte Église, apparaît dans la salle du banquet : « Toison-d'Or, roy d'armes, lequel portoit en ses mains un phaisant (faisan) en vie, orné d'un riche collier d'or, garny de pierres fines et de perles ; et après iceluy Toison-d'Or, vinrent deux damoiselles adextrées de deux chevaliers de la Toison-d'Or. Ils s'avancèrent jusques devant le duc, où après avoir fait la révérence, ledit Toison-d'Or parla à icelui duc en ceste manière :

« Très haut et très puissant prince, et mon très redoutable seigneur, voyez ici les dames qui très humblement se recommandent à vous ; et pour ce que c'est la coutume qui a esté anciennement instituée, après grandes festes et nobles assemblées, on présente aux princes et seigneurs et aux nobles hommes le paon ou quelque autre noble oiseau pour faire des vœux utiles et valables, pour ce sujet on m'a ci envoyé avec ces deux damoiselles pour vous présenter ce noble phaisant, vous priant que le veuillez avoir en souvenance. »

« Ces paroles estant dites, icelui duc print un bref escript, lequel il bailla à Toison-d'Or, et dit tout haut : Je voue à Dieu, mon Créateur, à la glorieuse Vierge Marie, aux dames et au phaisant, que je feray et entretiendray ce que je baille par escript. » Toison-d'Or prend alors l'écrit et en fait lecture à haute voix. C'était le vœu que faisait le prince « d'entreprendre et d'exposer son corps pour la défense de la foi chrétienne, et pour résister à la dampnable entreprinse du Grand-Turc et des infidelles... Et, ajouta-t-il, si je puis, par quelque voye ou manière que ce soit, sçavoir ou cognoistre que ledit Grand-Turc eût volonté d'avoir affaire à moy corps à corps, je, pour ladite foy chrestienne soustenir, le combattray à l'ayde de Dieu tout-puissant et de sa très douce mère, lesquels j'appelle toujours à mon ayde. »

Merci à Niconippon pour cette anecdote !

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Wouah !!!Qui dit mieux ?Bonne soirée.D@net.
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Yeah !!!!
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