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Gustave Eiffel (la Tour Eiffel)

Eiffel

Alexandre Gustave Eiffel (15 décembre 1832 - 27 décembre 1923), ingénieur et industriel français.

Eiffel : ce nom mondialement connu n'est en fait un qu'un surnom, porté par la famille Eiffel depuis le début du XVIIIe siècle et renvoyant à l'Eifel, massif boisé d'Allemagne (Rhénanie-Palatinat). Le vrai nom de cette famille est Boenickhausen (ou Bonickausen), toponyme qui pourrait correspondre à la commune de Bönninghausen (Rhénanie du Nord-Westphalie).



Né Alexandre Gustave Eiffel à Dijon en Côte-d'Or, le 15 décembre 1832, dans un milieu aisé. Milieu aisé, en effet, puisque son père, officier d’origine rhénane, a épousé quelques années auparavant une femme d’affaires entreprenante. Celle-ci, ayant investi dans le négoce du bois et de la houille, s'est ainsi constituée une solide fortune personnelle. En 1843, Eiffel entre au Collège Sainte Barbe avant d’être admis en 1852 à l'École Centrale des Arts et Manufactures à Paris, grâce à son admissibilité à l'École Polytechnique. Il effectue au sein de l’institution de brillantes études et obtient un diplôme d'ingénieur chimiste en 1855.

Après s'être employé pendant quelques mois à la poudrerie de Châtillon-sur-Seine puis à la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest, Eiffel fait la rencontre, en 1856, de Charles Neveu. Cet entrepreneur s’est spécialisé dans la construction métallique. Grâce aux progrès de la métallurgie, celle-ci connaît, à cette époque, une grande diffusion. Résistant, léger et facile à manipuler, ce matériau est bien souvent préféré à la pierre par souci d’économie. Le jeune ingénieur fait bientôt la preuve de ses talents. Sa première grande réalisation est le pont ferroviaire de Bordeaux, chantier dont il assume, à vingt-six ans, la direction. Gustave Eiffel utilise alors pour la première fois la technique de fondation à l’air comprimé lors de l’exécution des piles tubulaires. Le succès de l’entreprise, qui doit relier les chemins de fer du Midi aux chemins de fer d’Orléans, lui assure une première renommée.

En 1862, l’ingénieur, à l’avenir prometteur, se marie avec Marie Gaudement, fille d’un riche brasseur.


Les premiers succès

Quelques années plus tard, Eiffel, qui bénéficie déjà d’une solide expérience, décide de fonder sa propre société. En 1866, il fait l’acquisition d’ateliers de constructions métalliques à Levallois-Perret, Seine.
 
L’entreprise emporte alors plusieurs grandes commandes d'édification de viaducs et de bâtiments à structure ou charpentes métalliques. Pour ce faire, il n'hésite pas à parcourir l'Europe entière.

Hangars, gares et galeries

la galerie des machines pour l’Exposition universelle de Paris en 1867
la Nyugati Pu (« Gare de l'Ouest ») à Pest (Budapest) en Hongrie en 1875
la charpente du grand magasin Le Bon Marché, 140 rue du Bac à Paris VIIe en 1876 mais aussi celle du Lycée Carnot
les vinaigreries Dessault à Orléans
mais encore, l'Observatoire astronomique du Mont Gros à Nice, France

Ponts et viaducs

Puis il se lance dans la conception de structures métalliques pour des ponts, comme :


Le pont métallique de Girone en Catalogne.
Le pont Maria Pia sur le Douro, 1877. L’année suivante, son projet - à la fois le plus léger, le moins cher et le plus audacieux - pour le pont Maria Pia sur le Douro au Portugal est retenu. Cette réalisation asseoit définitivement sa réputation en France comme à l'étranger.
Le pont sur la Rivière des Parfums à Huế (Vietnam).
Le viaduc de Garabit, 1884. L’achèvement de ce viaduc, situé dans le Cantal, lui assure un égal triomphe. L’arc de cent soixante-cinq mètres de portée qui soutient le tablier du pont constitue un record du monde, absolu en ce domaine. De plus, celui-ci est élevé à cent vingt-deux mètres de hauteur. En fait, l'avant-projet est de Léon Boyer), il figura sur le dernier billet de 200 FF dédié à Eiffel.

Garabit


Le talent de l’ingénieur centralien, sa vivacité à saisir toute nouvelle idée (ou projet) mais aussi sa grande capacité à s'entourer de brillants collaborateurs, contribuent au succès de la société Eiffel. Citons : Seyrig en 1868, Émile Nouguier à partir de 1875, Maurice Koechlin à partir de 1879, etc. Maurice Koechlin sera d'ailleurs à l’origine en 1881 de la conception de l'armature de fer de la statue de la Liberté, dessinée par Bartholdi et inaugurée à New York en 1886.


La Tour Eiffel

Mais, il est surtout connu pour la Tour Eiffel, construite en 1887-1889 pour l'Exposition universelle de 1889 à Paris. Ville dont elle est devenue le symbole.

L’ambition de réaliser une tour « haute de plus de mille pieds », taraude l'esprit des plus audacieux architectes dans le monde entier. Mais ceux-ci se heurtent à d'innombrables problèmes techniques. Ainsi, en 1885 s’achève difficilement la construction en maçonnerie de l’obélisque de Washington, haut de 169 mètres, et le Chrysler Building est encore dans les limbes… Mais « l'idée d'une tour monumentale hante les airs »... En 1874, Clarke et Reeves prétendent élever à Philadelphie une tour de plus de 914 mètres, qui ne voit pas le jour. En France, Bourdais et Sébillot conçoivent une colonne en maçonnerie de 300 m. de haut, irréalisable selon les connaissances technologiques de l'époque. Les difficultés sautent aux yeux, mais ce rêve de tour hante le paysage fantasmatique de beaucoup d'architectes de l'époque, sans succès.

En France, après la défaite de Sedan et la perte de l'Alsace-Lorraine, la République renaissante et encore fragile a besoin pour marquer le centenaire de la Révolution de 1789 d'un coup d'éclat. Dès 1878, le gouvernement de Jules Ferry envisage l'organisation d'une grande Exposition universelle dont l'inauguration est fixée au 5 mai 1889.

Alors que le projet d'une Exposition universelle est définitivement adopté en 1883, deux ingénieurs de l'entreprise Eiffel, Émile Nouguier et Maurice Koechlin, ont l’idée d'une tour métallique. Leur ébauche, mise en forme le 6 juin 1884, s'embellit avec la collaboration de l’architecte Stephen Sauvestre, qui affine et décore l’édifice. D'abord réticent, Eiffel s'approprie l'idée de ses collaborateurs dont il rachète le brevet.

Tour Eiffel 

 

 

Projet de tour métallique de mille pieds de hauts à construire en centre ville

D'abord réticent, Gustave Eiffel s'approprie l'idée de ses collaborateurs en rachetant le brevet déposé le 18 septembre 1884.

Il s'agit maintenant pour lui de vendre sa tour. C'est sous le label ci-dessus qu'il la propose d'abord au maire de Barcelone -où doit bientôt se tenir une autre Exposition universelle- qui refuse, jugeant le projet: « peu réaliste et surtout beaucoup trop onéreux ».

Pour éviter un nouvel échec, l'entrepreneur comprend qu’il doit rendre son projet crédible aux yeux des édiles mais aussi de l'opinion publique. Il se démène alors comme un beau diable dépensant des fortunes en articles, publicité et relations publiques (notamment auprès de Gustave Lokroy, Ministre du Commerce et commissaire général de l’Exposition ...).

Son projet qui fait l'unanimité, l’emportera finalement sur tous les autres candidats, le 1er mai 1886 ce qui permet à l'ingénieur de signer une convention avec le Gouvernement, le 8 janvier 1887. Cet acte en précise le financement et l’emplacement, en bord de Seine - dans l'axe du pont d'Iéna, autrement dit au centre de la capitale. Son dossier Il a une réputation excellente, il sait s'entourer d'hommes remarquables, comme Nougier et Koechlin. C'est un bourreau de travail, un homme respecté (à Bordeaux, il a sauvé un ouvrier de la noyade en se jetant dans le fleuve). Il va vite et loin avec des idées neuves et simples. Enfin, et surtout, il avance de sa poche 80 % des frais des travaux, estimés à 8,5 millions de francs or. Les autorités lui accordent une concession de vingt ans, à dater du 1er janvier 1890, au terme de laquelle la Tour reviendra à la Ville de Paris.

Le chantier s'ouvre le 28 janvier 1887. On creuse des entonnoirs dans le Champ-de-Mars pour recevoir les maçonneries des piliers, on assèche le terrain. On pose « 4 fameux vérins hydrauliques », bref on invente des solutions à chaque étape.

Mais, le projet même de la Tour suscita d'ardentes hostilités. Dès le premier coup de pioche, en janvier 1887, une « Protestation des artistes » contre son édification est signée des noms les plus remarquables : Charles Gounod, Charles Garnier, Victorien Sardou, Alexandre Dumas fils, François Coppée, Sully Prudhomme, Leconte de Lisle, Guy de Maupassant, Huysmans... « Méfions- nous des grands hommes » aurait dit alors Eiffel.

Le 28 janvier 1887, les travaux commencent et bientôt, les parisiens assisteront, mi- hébétés – mi émerveillés, à la majestueuse élévation de l'édifice, au « rythme incroyable » de douze mètres par mois. Sur le chantier ne s’effectue que l’assemblage des éléments de la Tour. Ceux-ci sont dessinés et fabriqués dans les ateliers Eiffel, près de Paris. L’entrepreneur, qui surveille, jour et nuit, l’avancement des travaux, doit cependant faire face à une grève retentissante des ouvriers du chantier. En effet, leurs conditions de travail bien particulières ne justifient-elles pas de salaires à la mesure des risques encourus ?

Tour Eiffel

 

 

Le triomphe

Eiffel, qui n’a plus qu’une idée en tête, accepte et octroie des salaires exorbitants (pour l’époque). Le 14 juillet 1888, le deuxième étage est atteint ; le 31 mars 1889, le troisième étage est terminé. « Stupéfiante prouesse technique, remarquable rapidité d'exécution » (26 mois) permettent à la Tour, « la plus haute du monde » (depuis celle de Babel, rajoutent les mauvaises langues) d’être inaugurée, deux ans plus tard, le 31 mars 1889. Eiffel, qui a respecté les délais impartis, reçoit la Légion d’honneur (distinction rare à l’époque). À partir du 15 mai suivant, le monument est ouvert au public qui se déclare émerveillé non seulement par la vue mais surtout par les ascenseurs hydrauliques « ultra rapides » et tout à fait novateurs. Et, en moins de six mois, jusqu'à la clôture de l'Exposition universelle, le 6 novembre suivant, la Tour recevra deux millions de visiteurs. C'est l’absolu succès, à la mesure des polémiques suscitées auparavant. Citons quelques extraits de la Presse d’alors : « À peine finie, la tour s’écroulera et tuera des milliers de Parisiens », « Arrivés au sommet, les visiteurs seront asphyxiés », « Le tout s’enfoncera sous terre créant un véritable cataclysme »…

Qu’importe, 1889 sera pour Eiffel, l'année du triomphe et l'apogée de sa double carrière d’ingénieur et d’entrepreneur.

Tour Eiffel


 

Le fiasco

Fort de ce succès, Eiffel s’engage aussitôt dans la construction des écluses du canal de Panama. Mais en 1893, la Compagnie, placée sous la présidence de Ferdinand de Lesseps, est éclaboussée par un énorme scandale financier lié, entre autres, à la corruption de parlementaires chargés d’ étouffer, face à l’opinion, la quasi banqueroute de la société. Eiffel démissionne de la société qu'il a créée trente ans auparavant. Condamné, en première instance, à deux ans de prison et à 20 000 francs d’amende ; ce jugement est cassé par la Cour de cassation grâce à la brillante défense de son avocat, Pierre Waldeck-Rousseau, qui le mettant hors de cause lui permet d’être réhabilité.

Eiffel, qui est plus ingénieur que financier, durement atteint par la polémique, se retire « des affaires » pour se consacrer uniquement à la pérennité de « sa Tour ». Or celle-ci n’est pas assurée, Eiffel n'en possède la jouissance que jusqu'en 1910 ; de plus, la visite en est boudée par le public qui se presse de nouveau à Paris pour l’Exposition de 1900. La Tour Eiffel est passée de mode. Il lui préfère le tout nouveau métropolitain dû à un autre ingénieur Fulgence Bienvenüe et surtout le trottoir roulant qui passent tous deux à proximité.

Eiffel s’acharnera désormais à en démontrer l’utilité. Il fera installer un laboratoire météo à son sommet en 1898 puis, quelques années plus tard, en 1901, un émetteur permanent de T.S.F. Il se sent obligé de trouver toutes sortes d'utilités scientifiques à la Tour, mesures de radioactivité, analyse de l'air, expérience du pendule de Foucault, etc. « Elle ne sera pas simplement un objet de curiosité pour le public, soit pendant l'exposition, soit après, mais elle rendra encore de signalés services à la science et à la défense nationale ». Défense nationale, les mots magiques sont lâchés.


 

Eiffel et les nouvelles technologies

Mais, plus que la TSF, encore balbutiante (et en attendant la télévision, c'est en fait l’avènement de l’aviation et l’intérêt stratégique que lui portent désormais les militaires français qui sauvera définitivement le monument du démantèlement qui le menaçait (déjà quelques ferrailleurs lui avaient fait des propositions écrites...). « Cette tour présente un intérêt stratégique pour la Défense nationale » dira le général Ferrié. Ouf, la Tour est sauvée !

L’ingénieur qui mise d'emblée sur l'avenir du « plus lourd que l'air », se lance dans des travaux d'aérodynamique, spécialité à laquelle il s’était précédemment intéressé lors de la construction de la Tour. En 1912, il installe son laboratoire à Auteuil, dans la très proche banlieue.

Pendant la Première Guerre mondiale, Eiffel poursuit ses recherches sur les hélices, la voilure mais aussi sur les projectiles.

Ses travaux aboutiront en 1917 à la conception d'un avion de chasse monoplan. Après le conflit, il fera don de toutes ces installations à l’État en 1921.


 

Disparition

Alexandre Gustave Eiffel décédera le 27 décembre 1923 dans son hôtel particulier de la rue Rabelais à Paris et sera enterré au cimetière de Levallois-Perret avec tous les honneurs dus à son rang.


Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Eiffel

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S
Paris is a wonderful place to visit and I was there last summer with my girlfriend. We really enjoyed the natural beauty of the place and had a wonderful shopping experience. I will recommend this place for perfect holidays. Thanks for sharing.
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B
<br /> Et dire qu'on oublie souvent qu'il était bourguignon !<br />
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