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La Bourgogne d'un clic

L'ogre de Châtenet

Voici une étonnante anecdote, racontée par Christophe CAILLEAUX sur son blog. Je la publie ici, avec ses mots et son aimable autorisation.

En cette année de grâce 1033, quelque part en Saône et Loire, dans une forêt sombre près de Cluny, un homme s’apprête à savourer son repas. Ce ne sont pas des céréales : depuis trois ans, il n’a cessé de pleuvoir, l’eau pourrissant le sol et les rares récoltes. Ce n’est ni du porc, ni du bœuf, ni du mouton, pas même de la volaille ou du lapin : avec la misère et le mauvais temps, tout élevage est devenu impossible. Ce n’est pas non plus du chat, du chien, du renard ou du moineau, non, rien de tout cela : la plupart des animaux, domestiques ou sauvages, ont déjà été dévorés s’ils ne sont pas morts de faim. Notre homme mange pourtant. De la viande. De la chair humaine !

Cet homme aurait réellement existé d’après le moine et chroniqueur Raoul Glaber, il aurait vécu dans la forêt de Châtenet aux abords de Mâcon avant d’être brûlé en place publique après qu’on eut découvert chez lui pas moins de 48 têtes de victimes humaines ! Peut-être Raoul a-t-il exagéré pour faire de cette année 1033, millénaire de la mort du Christ, une année de désastres annonçant la fin des temps. Mais la famine ravagea véritablement la Bourgogne pendant de nombreux mois et il n’est pas impossible que, ponctuellement, des hommes désespérés se soient livrés à l’anthropophagie au cœur de notre belle région.

Ne vous inquiétez pas chers lecteurs, c’était il y a presque mille ans. Il n’y a plus que des gens bien élevés maintenant en Bourgogne.

source : Georges Duby, L’An mil, Chapitre II.

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E
<br /> Je me permets de passer au hasard, et que vois-je ? le vin de Bourgogne et les oeufs meurette, ça me ramène lors de mes deux années passées à Arnay le Duc, pas pour le vin car je n'avais qu'une<br /> dizaine d'années, et moi la ch'tie qui devait chanter à l'école  " et  je suis fier d'être bourguignon, " et bien c'est de tout coeur que je dis oui j'aime la bourgogne. amitiés<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Eh bien, j'espère que la prochaine fois, vous ne passerez pas au hasard !<br /> <br /> <br /> A bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> <br /> <br /> Hé bien s' il n' y avait même plus le moindre petit vermisseau à se mettre sous la dent c' était vraiment la disette . Ce qui est bizarre c' est que chaque fois qu' un homme ne veux pas<br /> mourir de fain (en vrai affamé qu' il est) il faut qu' il trouve à manger quelque part et c' est toujours vers ses congénaires qu' il se tourne , ce doit être une mauvaise fatalité en soi pour<br /> que cela arrive de temps en temps , ne jugeons pas de ce que nous serions capable de faire en pareil époque ?<br /> <br /> Merci pour ce récit un peu frissonnait mais si bien raconté par ce monsieur.<br /> <br /> Bisous marseillais à toute la petite famille que nous n' avons quand même pas oublié malgré l' éloignement , nous reviendrons mais qui dira quand , pas dans les jours qui viennent en tout cas ,<br /> ça c' est sûr . J' ai un mariage à Lunéville le 7 Août on verra ce que l' on fera à cette époque , car nous devons aussi déménager et nous gardons en principe tout notre agent pour acheter si<br /> nous le pouvons , marre de déménager maintenant , nous sommes trop vieux .<br /> <br /> RENEE (mamiekéké).<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> Nous aurons peut-être l'occasion de nous voir alors !<br /> Bon déménagement.<br /> <br /> <br />